Cabaret Mystique 12 • Différence entre réincarnation et résurrection

 

Alejandro Jodorowsky : Il y a une grande différence entre les concepts de réincarnation et de résurrection. Dans ce texte c’est le deuxième qui est mis en avant. Dans la réincarnation, l’âme du défunt entre dans un nouveau corps, sans éprouver aucun changement. Il n’arrive pas la même chose avec la résurrection. Dans le premier cas, si nous prenons pour exemple le Dalai-Lama tibétain, il désigne à sa mort dans quel lieu naîtra le bébé où son âme se nichera. Pour ceux qui croient à cela, le bébé, au milieu de plusieurs objets, désigne ceux qui lui appartenaient dans la précédente incarnation, c’est-à-dire, qu’il conserve l’identité et la mémoire du mort. Sa sainte âme n’a pas changé… Dans les Evangiles on décrit autre chose : Jésus-Christ meurt comme un être humain mais renaît comme un être de lumière, mystérieux, capable de changer d’aspect, de se désagréger, de briller. Au début, il est difficile à ses apôtres de le reconnaître. Pour qu’ils acceptent qu’il est leur Christ, Thomas doit mettre sa main dans sa blessure. On peut comparer la résurrection au ver qui se transforme en papillon. Le décès est le pont qui nous fait nous transformer nous quelque chose de meilleur, l’âme est transformée, se réalise, devient lumineuse, ce qui veut dire qu’elle enlève l’obscurité des autres âmes.

L’univers dans lequel naît la vie est un organisme en transformation perpétuelle. Ce qui tend à ne pas se transformer se pétrifie, est expulsé de la vie. Le passé doit nous pousser vers le changement futur, mais les forces d’inertie de la famille, la société et la culture, ne veulent pas que nous arrivions à être l’âme libre que nous promet le Cosmos, mais que nous soyons des êtres embaumés dans le désir de ne pas changer. Ils nous font vivre dans un passé visqueux, transformant le futur en une vide répétition du passé. Pour ce faire, ils utilisent des programmations qu’ils nous insèrent dans l’esprit : « Quand tu seras grand, mon fils, tu seras un champion, tu les vaincras tous… et toi, ma fille, tu seras la plus belle. » Arrêté dans le présent, le passé te tire en arrière, en combattant avec le futur qui te tire vers l’avant, tu souffres sans savoir trouver ton chemin, en le cherchant à l’extérieur de toi même, alors qu’en vérité, tu es toi-même le chemin, qui n’est rien d’autre que l’abandon à la mutation transformatrice. Tu dois mourir à la vie (grâce à un jeûne intellectuel et émotionnel, en apprivoisant tes désirs et tes nécessités inutiles) pour obtenir la résurrection, revenir dans le monde et commencer à le changer, c’est-à-dire, à le guérir.

2 réflexions sur “Cabaret Mystique 12 • Différence entre réincarnation et résurrection

  1. Bonjour,

    Ces sujets sont passionnants ! Ce qui est évident pour nous tous c’est que la Vie est transformation permanente. Quand à l’histoire de l’humanité, quel fouillis, les Evangiles… quel crédit leur accorder, la vie d’un certain Jésus-Christ… ? Je préfère les versions d’Harvey Spencer Lewis, dans « La vie mystique de Jésus » et de Daniel Meurois-Givaudan qui prétendent que Jésus vécu une expérience extra-ordinaire en devenant durant trois ans le Christ, dont les hommes ordinaires n’ont rien trouvé à faire de mieux que le fixer sur une croix… La résurrection réalité ou invention… ?

    Si on observe la nature dont les humains font partie, l’hypothèse de la réincarnation n’est pas extravagante, mais presque banale, peut-on l’envisager sans transformation de l’âme ?

    Quand on se penche sur l’évolution de la condition humaine dans le cycle actuel, les forces d’inertie qui nous limitent, voir nous pétrifient dans l’éternel recommencement des rapports de pouvoir-violence-souffrance… c’est bien sur la société, la culture la famille, mais l’hypothèse d’une intervention extra-terrestre remontant à un passé lointain n’est pas que de la science fiction.

    L’évolution des cinquante dernières années est révélatrice, on peut dire caricaturale, de la dégradation, l’avilissement, la destruction du vivant sous l’étiquette « progrès ». Les humains ont leur part de responsabilité et sont complices par leur passivité et leur « refus » de voir, mais on a le sentiment que ce monde est dirigé par « on ne sait pas quoi d’inhumain ». Sur ce sujet les textes gnostiques présentent Dieu, Jéovah comme le seigneur des archontes. « Entité » masculine et patriarcale pourvoyeuse de religions qui ont provoqué des génocide et continuent à nous polluer jusqu’à l’âme.

    La confusion entre dieu et Sacré qui permet la ou les spiritualités « matérialistes » de notre postmodernité fait probablement partie du programme de la vampirisation

    La seule issue authentique vers le vrai ou le sacré EST l’Amour. … de ce qui est donné et non de la recherche de ce qui nous manque. Le seul homme ou femme de notre vie c’est nous-mêmes et la meilleure manière de nourrir l’amour de notre vie, c’est en étant responsables et en élargissant notre conscience. Et c’est une double-joie-cadeau car c’est aussi le chemin de la vraie liberté.

    Sur ce chemin, plein de petits détails du quotidien nous aident à vivre et d’incarner l’Amour, comme le chant des oiseaux, les tartines beurrées avec le café du matin, voir grandir nos enfants, tous les moments de partage, la voix – le message – et le sourire de Jodo…

    Bises
    Mariposa

  2. Préférant la notion d’alchimie spirituelle chère à Carl Gustav Jung, le travail est intérieur et individuel.
    « Changez en vous ce que vous voulez vivre/voir dans le monde » disait Gandhi. pourquoi vouloir réformer le monde, c’est à nous de manière individuelle de nous transformer et d’attirer à nous ce que notre inconscient guérit souhaite vivre…

    Tous les chemins sont valables, mais alors prendre en compte des notions de basses vibrations comme les entités reptiliennes, les complots du Nom que sais-je encore, c’est rester au niveau de l’animal en nous et ne pas s’élever vers notre Soi supérieur ou l’Ange intérieur. L’ombre n’existe pas sans la lumière et inversement…

    « Augmente le bon il absorbera tout autour » Dialogues avec l’Ange Gitta Mallacz

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